Saturday, September 5, 2009

ÉDITORIAL

ÉDITORIAL

HAÏTI, UN PAYS COMPLÈTEMENT DESTABILISÉ

La situation que confronte Haïti actuellement est le résultat de la mauvaise gouvernance qui remonte à 1957. En effet, depuis l’arrivée de Duvalier, il a procédé systématiquement à l’élimination de toutes les organisations politiques, professionnelles et culturelles. Il se considérait comme le seul maître à penser.

C’est ainsi qu’en 1959, il a dissous le Syndicat des Maîtres de l’Enseignement Secondaire (UNMES) et révoqué la majorité de ses membres, sonnant ainsi le glas de l’enseignement secondaire qui continue à péricliter jusqu’à nos jours. L’année suivante, il a éliminé l’Union Nationale des Étudiants Haïtiens (UNEH) et l’Union Intersyndicale d’Haïti (UIH), livrant les ouvriers à la merci des patrons.

Avec la détérioration de la situation politique, les gens commencent à quitter le pays. L’exode s’est accentué durant les années 1963-1964. En 1965, le pays a reçu le coup de grâce avec le départ pour l’Afrique du corps enseignant. En 1968, c’est le tour des ouvriers qualifiés et des artisans. Le dernier support du pays, la paysannerie commence à quitter, en 1976, vers la Floride dans de petites embarcations ; d’où l’appellation de « boat people ». À la fin du régime, en 1986, toutes les structures du pays étaient ébranlées.

Il fallait agir vite pour mettre en place de nouvelles structures. Malheureusement, l’armée qui a hérité le pouvoir n’avait ni la compétence, ni la vision pour résoudre cette quadrature de cercle. Les pays tels que les Philippines et l’Indonésie qui ont renversé les dictatures de Marcos et de Suharto n’ont pas eu le même sort qu’Haïti parce qu’ils avaient des gens conscients et capables pour gérer la situation.

De 1986 à 1990, le pays était à la dérive. Finalement, le régime Lavalas est arrivé au pouvoir. On est tombé de Caribe en Scylla. Ce régime a donné le coup de grâce au pays en parachevant le travail de son prédécesseur. Haïti est totalement en ruines.

Pour retirer le pays de l’ornière, l’improvisation n’est plus de mise. Alors, il faut que les gens compétents, honnêtes et capables s’affirment pour dire que 20 années de dérive Lavalas, c’est assez et s’organisent en vue de prendre le pouvoir. C’est la dernière chance qui reste.

Carlo Cantave

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