Wednesday, November 30, 2011

HOSANNA!

Je suis tombé sur la terre
Non pas comme un Ange Sauveur
Non pas majestueux comme un lion
Non pas fort comme un taureau
Non pas fabuleux comme un python
C’est tout le contraire
Comme une âme craignant le Seigneur
Humble comme un ânon
Doux comme un agneau
Simple comme un pigeon
Quand j’irai
Voir notre tout-puissant Créateur
J’entonnerai
HOSANNA!

Don Camilo



Monday, November 28, 2011

« NUL N'EST PROPHÊTE DANS SON PAYS

« NUL N’EST PROPHÈTE DANS SON PAYS
Je suis venu
On ne m'a pas reçu
Parce qu'on ne m'a pas reconnu
J'ai étudié
J'ai travaillé
J'ai cherché
J'ai milité
J'ai fondé
J'ai publié
J'ai demandé
J’ai veillé
J'ai prié
Combien sont-ils ceux qui ont écouté,
Qui ont répondu?
Et quoi maintenant?
Maintenant
C’est le soupir d’un bon mourant
Qui confesse à tous les bons vivants
Le commencement
Des derniers temps
Don Camilo

SOURIONS!


SOURIONS!
En Fam(i)lle
Quand on prononce
Le nom de Cam(i)lle
C’est tout un charme
Parce qu’ici
L’ (i) sonne
Doux, suave et mou(i)llé
Comme quand on savoure
Dans une parfaite intimité
Un thé
À la camom(i)lle




Sunday, November 27, 2011

ÉTAT, NATION, GOUVERNEMENT
King Louis XIV once said that he was the state. In most modern societies, there is a clear distinction between a government and the state. Public disapproval of a particular government (expressed, for example, by not re-electing certain individuals) does not necessarily represent disapproval of the state itself. In totalitarian regimes, there is often no clear distinction between the government and the state. In fact, leaders in such regimes often attempt to deliberately blur the lines between the two in order to conflate their interests with those of the nation.
The term nation refers to people who share a common territory and government (the inhabitants of a state) . The people that make up a nation usually share common languages, culture, ethnicity, or history. In the United States, many tribes of North American Indians refer to themselves as nations.
A state is an organized political community, living under a government. States may be partially or completely sovereign. Some states belong to a union and agree to partial sovereignty in exchange for the benefits of belonging to a federation. The European Union is a recently created federation that is comprised of sovereign states. The term state often implies an independent political entity. The term "state" can also be used to refer to one branch of government within a state, as a way to distinguish it from other institutions such as the church or the press.
Government refers to the institutions that control a state at a given time. These institutions can take the form of the judiciary, the legislature and usually an office headed by one individual who serves as the state's main representative or spokesperson. This individual can be a prime minister or president. States are served by a continuous succession of governments.

Un regard sur Clérise d'Haïti

Un regard sur Clérise d’Haïti
« Un regard en arrière » sur Clérise d’Haïti , roman de Marie-Thérèse Labossière Thomas , ramène certaines de mes vues avancées lors d’un programme radiophonique avec Marie-Thérèse et Hans Roy, l’animateur du programme.
L’auteur ayant, tout au début de l’ouvrage , souligné pourquoi elle a choisi l’expression timoun kay au lieu de restavèk qu’elle juge péjoratif, je pense utile de faire le jour sur différentes locutions utilisées.
Madame Mildred Aristide dans son analyse bien documentée : L’Enfant en Domesticité en Haïti Produit d’un Fossé Historique (livre bilingue) Child Domestic Service in Haiti and its Historical Underpinnings offre, dit-elle, « une plateforme pour parler et revendiquer l’éradication de la domesticité en Haïti. » Voici ce qu’elle écrit au sujet de « restavèk :
« Le mot créole « restavèk » dérive de deux mots français « rester et avec ». Il décrit un enfant en situation de domesticité, vivant dans une famille autre que la sienne…l’enfant en domesticité est le plus souvent coupé totalement de sa famille naturelle et est considéré comme un outil de travail et non pas comme un enfant… Un rapport publié en avril 2002, indique qu’aujourd’hui, environ 400 000 enfants sont en domesticité en HaÏti ».
Dans Histoire de la Littérature Haïtienne(Berrou-Pompilus ) on lit à propos de La famille des Pititcaille de Justin Lhérisson :
« Le premier qui porta ce nom fut un nègre congo, Damvala. Il arriva à Saint Domingue encore enfant. La femme du colon qui l’acheta l’entoura de soins, l’affectionna –il faut dire qu’elle n’avait pas d’enfant- au point que les nègres de l’habitation le baptisèrent Pititecaille (enfant de la maison, enfant choyé). »
Timoun kay et Pititkay sont des locutions très proches. Dans ce sens, Clérise est peut-être une restavèk qui va tout faire pour être considérée comme une timoun kay. Pititkay s ’entend aussi d’un familier de la maison devenu presqu’un membre de la famille. Avant d’aborder Clérise d’Haïti j ’appelle l’attention rapidement sur deux ouvrages littéraires récents traitant de la domesticité en Haïti : Restavèk et Bònatoufè.
Jean R.Cadet dans son récit : Restavec :enfant esclave à Haïti , autobiographique selon l’auteur, affirme qu’à la mort de sa mère, son père, qui ne l’a pas reconnu, le confie alors qu’il était âgé de 8 ans, à une ancienne maîtresse. Il est victime de tous les abus infligés aux tigaçons restavèk du pays que l’auteur étale à nos yeux avec force détails. Ses maîtres ayant émigré à New York l’emmènent avec eux. Il va à l’école, s’instruit, se libère du joug de ses maîtres. Il écrit son livre qui connaît un grand succès, est traduit en plusieurs langues et grâce auquel il a créé The Jean R.Cadet Foundation. Il a envoyé son ouvrage au Président Aristide qui espère qu’un jour « les restavèk mangeront à table avec les maîtres ». Un gouvernement a proposé de changer « restavèk » en « adopté informel ». Le nom peut changer, le système demeure.
Le grand dramaturge créolophone, Fritz André Dossous (Papadòs) a composé plusieurs recueils de poésie et 22 pièces de théâtre dont beaucoup ont été représentées aux Etats Unis, au Canada et en Haïti . L’une d’elles jouée l’année dernière à Boston : Bònatoufè . Sans être ni une restavèk , ni une pititkay, elle fait partie de la domesticité exploitée économiquement et abusée sexuellement . Je donne ci-dessous un résumé en français des renseignements en créole fournis par l’auteur : Deziperi Ratyèri est un obsédé sexuel qui, dès son jeune âge, violente les bonnes à tout faire. Cette expression employée pour rire traduit en fait la tragédie de la bonne vulnérable victime de violence sexuelle. Marié, Deziperi continue de plus belle. Il a engrossé six bonnes qu’il a renvoyées sans jamais s’occuper des progénitures. Son épouse, Marie Surprise Deboulon, avocate progressiste jusqu’ici tolérante, menace de divorcer et de le traduire en justice si jamais il continue. Il embauche Siwona, une aguichante petite paysanne, âgée de 17 ans, mère de deux enfants abandonnés par deux pères différents qui l’ont séduite et ont pris la poudre d’escampette. Quand Siwona devient la septième victime, Marie Surprise divorce et traduit son époux en justice. Toutes les femmes violentées témoignent par devant le juge qui, par coïncidence est le fils (de Deziperi) et dont la mère raconte comment elle été violée par l’accusé. Celui-ci est condamné à verser aux différentes mères des frais mensuels jusqu’à la majorité des enfants . Interdiction lui est aussi faite de quitter le pays avant leur majorité . Le théâtre de Papados ne se contente pas de dénoncer. C’est également un plaidoyer contre l’impunité.
Facture de Clérise d’Haïti
L’auteur a choisi le titre Clérise d’Haïti au lieu de Clérise des Cayes bien que sa Clérise ne représente pas la timoun kay ordinaire qui connaît un sort beaucoup plus exécrable que celui de sa Clérise qui bénéficie, dès le début, de « privilèges » peu communs. Une petite différence discutable qui n’enlève rien à l’importance et à la densité de l’œuvre.
Le roman , un seul ouvrage qui s’étend sur trois générations de femmes haïtiennes et couvre une période de trente ans, avec plus d’une trentaine de personnages triés sur le volet, rappelle le concept du roman-fleuve , bien que celui-ci s’organise « en épisodes successifs ou simultanés avec retour cyclique des personnages », c’est-à-dire en plusieurs volumes.
On y trouve la dualité : réalité sociale, incarnée par les nombreux représentants des différentes classes, et conflit de classe historique des différentes périodes en question et son épiphénomène : le préjugé de couleur. Marie- Thérèse, comme la plupart des écrivains soucieux du sort de la majorité, sans négliger l’aspect littéraire , se veut un auteur témoin. Son ouvrage est à la fois un récit littéraire émouvant et un témoignage accablant contre toutes les injustices perpétrées par des dirigeants corrompus avec la sourde complicité des partisans de l’art pour l’art, pour la plupart attirés par la vision des gros sous, au cours de tant d’années.
Le récit .
Le récit est construit sur les bords comme un roman policier. En effet, sa compréhension exige qu’on joigne les deux bouts : le début et la fin et au milieu le long déploiement de l’histoire de Clérise et des siens . Le tragique survient dès les premières pages consacrées à brûle-pourpoint à l’exécution brutale par les macoutes de Clérise, de Margaret, du mari de celle-ci, et à l’internement dans un camp de réfugiés aux Etats Unies, de Nicole, fille de Clérise, à la suite de son évasion surprenante et de son départ clandestin comme réfugiée de la mer. Une narration complexe et élaborée décrit la transition de la petite paysanne de 12 ans, confiée au couple bourgeois cayen : Edmond et Simone Juin, les liens d’affection qui se nouent entre eux malgré les circonstances ou à cause d’elles . La présence d’autres timoun kay dans cette maison et dans la ville . La différence de traitement des timou kay mâles et femelles, entre les timoun femelles aussi. Les préjugés sociaux des membres de ce sous-prolétariat urbain. Ermance, elle aussi en domesticité, méprise le marchand de loteries qui n’a aucun avenir. Le pauvre vendeur de fresco qui ne reste pas à sa place et ose lui dire qu’il l’aime est un impertinent et perd sa clientèle. La dépersonnalisation de Clérise qui passe du statut de petite paysanne à celui de timoun kay urbain ne va pas sans heurt. Mariée, ayant son petit commerce, elle commence à considérer objectivement le paternalisme des Juin. Pas suffisamment aux yeux de son mari Désil et de leur fille Nicole. Un désaccord qui se développe en conflit lorsque Désil accepte d’endosser l’uniforme macoute alors que son épouse est plutôt déjoiste et antimacoute. Elle se décide à partir travailler aux Etats-Unis dans l’espoir de devenir une résidente et de faire venir sa famille. Revenue en Haïti, pour son visa de résidence , elle et sa fille Nicole, pour rendre service à Margaret et à son enfant malade, vont leur tenir compagnie. Dans la nuit, un macoute armé, ayant un compte à régler avec le mari de Margaret, procède à l’arrestation de tous ceux qui se trouvaient dans la demeure. On connaît la suite narrée au début du récit, trop navrante pour la répéter.
Témoignage
Le récit se double bientôt d’un témoignage qui perce l’opacité du duvaliérisme macoute. Une dictature qui transforme le pouvoir noir estimiste bénin en comparaison en une dictature féroce imposant le pouvoir noir personnel héréditaire à vie et attribuant le droit de vie et de mort, de rançonnement à tout macoute. La ville des Cayes, comme tout le pays d’ailleurs, est une ville écartelée, prisonnière, démantelée où le déjoisme est pulvérisé comme tout opposant ou prétendu tel. La saignée migratoire des boatpeople est effarante ainsi que le dépeçage des campagnes et la destruction des familles . En somme, la souveraineté de la peur et de la corruption. Dans se contexte se détache le couple Clérise-Désil. Clérise dont l’objectif est de devenir Miss Clérise à l’instar de sa tante, Manzè Elia. Elle s’est pliée aux exigences des Juin, s’est assimilée en se débarrassant de ses traits de petite paysanne et a gagné leur confiance. Dans les circonstances les plus difficiles Simone Juin l’ a aidée. Elle a la mentalité de la restavèk qui accepte son statut sans se rebeller comme Vanè , le petit restavèk qui s’est rebellé plusieurs fois. Un jugement sévère sans considération de son sort si elle était restée paysanne. Il est peu probable que la transition se soit faite sans traumatisme. A ce propos je me rappelle qu’au cours d’une conférence prononcée par l’ex-premier Rony Smarth à l’université Quisqueya, un jeune instituteur a demandé de tenir compte du traumatisme causé par le passage du monde paysan créolophone à l’autre monde urbain francophone . Il ne s’agit pas d’une simple différence linguistique mais du transfert d’un monde à un autre monde totalement différent. Désil adresse à son épouse ce même reproche de gratitude exagérée envers les Juin. Dans quelle mesure un tel argument par Désil est-il valable sans souligner un brin d’hypocrisie et sa résignation à revêtir l’uniforme macoute . Les origines familiales des deux ne sont pas très différentes . Clérise a été abandonnée par son père Josaphat, un coureur impénitent, qui semait des enfants un peu partout ( en veux-tu en voilà). Sa mère, Oliante, est morte prématurément, empoisonnée selon la rumeur par la fanm kay de Josaphat une vraie lougawou. Une tante l’a élevée et une autre l’a confiée aux Juin qui l’ont mieux traitée que son propre père. Le sort de Désil n’est pas bien différent. Sa mère, revendeuse, l’une des femmes de Désiien Fleurantier, qui ne s’est jamais préoccupé de lui, l’a confié aux soins d’ une jeune sœur Amanthe qui l’a adopté. Le mariage de Désir et de Clérise semble être un heureux dénouement. Mais Désil tout en acceptant les bontés des Juin réprouve cette dépendance à laquelle Clérise s’est habituée. Pourtant il ne fait rien pour éviter la pression duvaliériste qui s’annonce. Il accepte la carte de protection que le Chef macoute Marcel Octavien lui accorde grâce à l’intervention du copain boss Dieujuste et n’en souffle mot à sa femme. Quand elle l’apprend, sa réaction est radicale. Elle ne lui pardonne pas et lui dit qu’ il ne porte pas seulement l’uniforme macoute mais qu’ il est en train de s’enliser dans le macoutisme, ce qui est inacceptable pour elle et sa famille . Leur séparation est inévitable. Ils sont nombreux les couples et familles brisés par le duvaliérisme délétère. Voilà un exemple de la complexité des relations des personnages de Clérise d’Haïti que le critique est invité à analyser.
Conclusion
Ma réaction au roman de Marie-Thérèse est très personnelle . ll m’intéresse comme militant parce que la domesticité est un problème majeur attaché viscéralement au néolibéralisme et qui ne peut être aboli sans la défaite de celui-ci . Personnellement, parce qu’il provoque le réveil de tout un pan de mon enfance. Une enfance bercée par les chansons de petites paysannes à peine un plus âgées et émerveillée par leurs contes menant à un univers féérique, parfois terrifiant jusqu’ici inconnu . Je me rappelle parmi ces chansons, celle d’un seul badjo, l’enfant unique, qui cherche une épouse, rejette les candidates les plus riches et les mieux vêtues. Il choisit la jeune fille déguenillée dont les lambeaux n’arrivent pas à masquer la beauté intérieure reflétée dans ses yeux . Il demande à sa mère qui l’assiste de la baigner et de lui donner une belle robe. Une chanson que notre grande artiste haitiano-cubaine Martha Jean-Claude rendra célèbre. Le soir, parfois quand je tarde à m’endormir j’entends la voix du bambin qui s’élève parce que sa belle- mère qui l’a tué marche maintenant sur sa tombe. Elle fredonne : « manman o manman piga pilonnen cheve m. Pou tèt yon zannanna w pa ta tiye m pou sa.» L’un des contes transmis de génération en génération: le secret qui permettait à certains de nos ancêtres d’enfourcher des « coursiers de nuages » et de voler très haut dans le firmament, la nuit venue. Elle a inspiré à ma fille aînée Marie-Hélène un très beau poème que j ai traduit. En voici quelques vers :
« Comme les anciens d’autrefois
Je tiens à quitter ma peau ce soir
Suivre mon cœur où qu’il m’emmène

Voler haut et loin dans l’obscurité
Pour te trouver
Te trouver
Te trouver encore une fois »
La priorité de Clérise d’Haïti n’est pas le réveil de l’enfance mais la révolte des consciences pour une mobilisation capable d’éradiquer le système de domesticité haïtien. La diffusion de l’idéologie précédant l’action , Clérise d’Haïti gagne en importance. L’aggravation des conditions inhumaines des femmes et enfants haïtiens a incité Marie- Thérèse à doubler d’efforts avec Clérise d’Haïti en français et en anglais à un prix abordable. Une œuvre capable de servir de ralliement aux femmes et associations de femmes haïtiennes sur le terrain et dans la diaspora. L’inefficacité de petits groups isolés exige la formation d’un front commun, malgré les différences, pour passer de la parole à l’action et entamer les réformes indispensables. La diffusion de Clérise d’Haïti peut servir de tremplin si la diaspora progressiste décide de renoncer à son immobilisme et d’apporter son concours.
Clerise of Haïti(anglais) dont le prix est $19.95 se vend en ligne sur Trilingual Press ou Amazon. com . Clérise d’Haïti(français) est disponible aux Editions Henri Deschamps, Port-au-Prince, à peu près au même prix mais n’est pas encore en vente à l’étranger. Je vous exhorte à l’acheter et à encourage vos parents et vos amis à se le procurer.
25 juin 2011
Franck Laraque Professeur Emerite, City College, New York

L'OPL

INTERVENTION DU NOUVEAU COORDONNATEUR GÉNÉRAL DE L’OPL
À vous toutes et à vous tous, salut !
Délégués des dix départements de la République d’Haïti et de la diaspora, je tiens, de prime abord, à adresser mes sincères remerciements à chacune et à chacun de vous pour la confiance bienveillante que vous placez en moi. Cette confiance que je considère comme un rare privilège, me touche au plus profond de moi-même. J’entends donc l’honorer au mieux de mes capacités de patriote, de militant discipliné, dévoué et intègre.
Le Congrès d’aujourd’hui, tenu dans cette ville accueillante des Cayes, métropole d’un département moteur du pays, illustre au besoin, une fois de plus, le respect de la tradition démocratique de notre Parti, ainsi que l’esprit de décentralisation qui l’anime.
Par vos bulletins de vote, librement exprimés, comme c’est la règle à l’OPL, vous placez la Nouvelle Direction devant ses hautes responsabilités : cette Nouvelle Direction devant, contre vents et marées, se hisser à la hauteur des exigences du moment.
Le pays est à l’agonie, chers amis. Les institutions sont en lambeaux. L’État s’est effondré. Le Peuple est aux abois. Et les élites politiques, économiques et sociales se révèlent impuissantes face à la crise sociétale qui met en danger l’existence même d’Haïti. Tableau, certes sombre, mais l’OPL, fidèle à ses principes rigoureux, est prête à jouer sa partition et à accompagner le Peuple Haïtien dans la difficile bataille de récupération de notre fierté, de notre dignité et, partant, de notre souveraineté nationale.
Cela dit, laissez-moi, mes chers amis, vous rappeler que l’heure n’est pourtant pas au découragement, à la démission ni au désespoir collectif. Plus que jamais, nous nous devons, à l’OPL, de retrousser nos manches pour participer au GRAND KONBIT pour la refondation de l’État-Nation.
La lutte, bien-sûr, sera ardue, car les problèmes sont à la fois complexes et compliqués, mais point insolubles. Si nos ancêtres ont pu réaliser 1804, rien ne saurait s’avérer impossible compte tenu de la force de résistance légendaire et de la détermination farouche du vaillant Peuple Haïtien à AFFRONTER et VAINCRE L’ADVERSITÉ.
Chers amis et représentants des Partis politiques, de la Société civile, des Médias et des Communautés religieuses,
Sœurs et Frères de combat, de partout, de l’OPL,
Distingués invités,
En cette circonstance particulière, où nous venons de procéder démocratiquement au renouvellement de la Coordination Nationale de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), vous comprenez certainement, Mesdames, Messieurs, que ma pensée, fidèle et fraternelle, en tant que nouveau Coordonnateur Général du Parti, se tourne à présent vers nos martyrs et nos morts. Parmi nos dirigeants, cadres et militants de l’OPL assassinés brutalement au cours des 20 années d’existence du Parti, les noms de Jean-Marie Vincent, de Jean-Yvon Toussaint, de Laureste Guillaume, alias Blot, de Ferdinand Dorvil, de Brignol Lindor, de Robert Marcello et de Michel Saint-Aubin sonnent comme un vibrant rappel que l’insécurité et l’impunité continuent de rythmer la vie politique, économique et sociale du pays et que l’État de droit démocratique que nous appelons de tous nos vœux tarde à se concrétiser. Marc Romulus, Hérard Pauyo, Paul Déjean, Antoine Charles, alias Taureau, Augustin Latérion, alias Chodeck, Claude Jean-François, Alpha Dorsainvil, Normil Charles, Gabriel Bien-Aimé et Anthony Jean-Louis peuplent également le Panthéon de l’OPL, sans oublier nos membres portés disparus ou emportés par la terrible catastrophe du 12 janvier 2010.
J’aurai, tout naturellement, une pensée spéciale pour le professeur Gérard Pierre-Charles : ce leader immense tombé prématurément en pleine lutte contre l’obscurantisme, la corruption généralisée et une dictature sournoise, cynique et sinistre… Modèle de courage, de modestie, de persévérance et d’intégrité, Gérard a été pour nous, pendant de nombreuses années, tant en Haïti qu’ailleurs dans le monde, un guide avisé, un frère de combat irréprochable. Il a incarné, politiquement et intellectuellement, l’âme vivifiante de l’OPL. Icône respectée du Parti, sa stature colossale et l’envergure de sa personnalité qui en imposaient, lui ont valu la haine des nostalgiques de l’ancien régime et des politiciens ombrageux pratiquant un « tikouloutisme » aberrant et navrant.
Le vide causé par son départ inattendu au mois d’octobre 2004, est difficile à combler. Cependant, nous souvenant de ses enseignements féconds, il nous faudra bien nous dépasser pour avancer, restructurer le Parti et contribuer activement à la refondation de ce pays exsangue.
Nous en prenons occasion, chers amis de l’OPL, pour rendre un hommage sincère et mérité à l’ingénieur Edgard Leblanc Fils : ce gentilhomme parfait, qui a assuré, en des temps difficiles et opaques, la Coordination provisoire du Parti, avant de devenir son Coordonnateur Général en 2004 et en 2008. Laisse-moi, Gardy, cher ami-frère, t’exprimer, au nom des cohortes du Parti, notre profonde gratitude pour les services précieux, inestimables rendus à l’OPL, sevrée brusquement de son chef de file inoubliable.
À Suzy Castor, l’épouse dévouée et solidaire, hommage doit aussi être rendu. Égérie écoutée, vigilante, elle a été sa vie entière aux côtés de Gérard, pour l’inspirer, l’assister, de concert évidemment avec une brillante équipe de collaboratrices et de collaborateurs, tout au long de ce combat difficile pour l’édification d’un État de droit démocratique en Haïti.
Sœurs et Frères de combat des quatre coins du pays,
Lè m konsidere sakrifis Edgard Leblanc Fils fè pandan 7 lane li pase nan tèt Pati a ;
Lè m konsidere batay Kòdinasyon Nasyonal OPL la mennen ansanm ak Kòdinasyon Depatmantal, Kominal ak Seksyon Kominal yo ;
Lè m konsidere batay militan OPL anndan peyi a kou lòt bò dlo mennen pou evite pati inik, rejim bout di ak prezidans avi retabli nan peyi a ;
Lè m konsidere batay Pèp Ayisyen an mennen kont pouvwa fòfyèl, kont rejim zago loray ;

Lè m konsidere OPL reziste kòm sa dwa devan ofansiv jeneral Inite ak René Garcia Préval te mennen kont tout lòt pati politik nan peyi a ;
Lè m konsidere patisipasyon militan OPL yo nan kont-ofansiv Pèp Ayisyen an te oblije lanse pou fè « Pwojè Gran Manjè » Préval-Inite a bwè lwil ;
Lè Kòdonatè Jeneral la pran desizyon pou l pa kandida pou rete nan tèt Pati a ;
Kòm manm fondatè Pati a, ansyen Sekretè Ekzekif e ansyen Kòdonatè Nasyonal reskonsab Relasyon Entènasyonal, mwen deside poze kandidati m.
Nan moman istorik sa a, m ap remèsye fanmi mwen, zanmi m yo nan peyi a ak lòt bò dlo ki pote kole ak mwen san gade dèyè. Men manman koze a, se militan, delege ak dirijan OPL yo ki vote pou mwen ak tout lòt manm Direksyon Pati a. Mwen remèsye yo nan non tout nouvo Dirijan yo. Nou pran angajman pou nou travay ansanm, pou nou bati yon lidèship kolektif ki se sèl mwayen pou rive ranpli MISYON delege yo konfye nou nan Katriyèm Kongrè OPL la.
Konsa, Ekip Solid ki nan tèt Pati a pral travay pou :
- Restriktire OPL ;
- Renouvle membership Pati a ;
- Resoud pwoblèm finansman OPL ;
- Ranfòse 4 pilye Pati a ki se Fòmasyon, Òganizasyon, Refleksyon Estratejik ak Kominimikasyon Politik.
Tout aktivite sa yo gen yon sèl ojektif : kontinye travay pi rèd pou OPL kontinye rete yon Gran Pati Politik Demokratik, Modèn, k ap feraye nan peyi a pou ede Pèp Ayisyen an bati yon Leta modèn ki chita sou Lalwa, sou Konstitisyon peyi a ak Demokrasi tout bon vre.

Kidonk, OPL swete batay chen manje chen an fini, yon fason pou l travay nan tèt kole ak lòt Pati Politik Demokratik ak Òganizasyon nan Sosyete Sivil la, ann Ayiti kou lòt bò dlo, pou modènizasyon politik, ekonomik ak sosyal peyi nou an.
Travay la kòmanse jodi a menm, e nou kase randevou ak delege yo nan 3 zan pou nou prezante yo Bilan nou epi pou yo korije kaye nou jan sa fèt nan tout Pati Politik Demokratik.
OPL se yon Pati Demokratik ki rekonèt se sèl Pèp Ayisyen an ki gen dwa, ak bilten vòt li, chwazi moun ak pati politik ki pou dirije peyi a.
OPL ap toujou rete fidèl ak tradisyon li ki se akonpaye Pèp la nan tout batay l ap mennen pou sòti nan malsite, rive viv tankou moun, nan lapè ak sekirite, nan respè Enstitisyon peyi a.
Batay sa a, OPL ap mennen l anndan Palman an e deyò Palman an. Deba dwe fèt sou ki sosyete nou vle tabli, ki wout nou dwe pran pou n modènize peyi a, ak ki mwayen e ki kalte peyi nou konte kite pou pitit nou.
Peyi a sou lagraba. Tout vil yo tounen depotwa. Anviwonnman fizik li bay pitit li kou letranje kè sote. Pèp la ap depafini : lavi chè ap toupizi l, li pa jwenn travay, li pa gen kay pou l viv, lasante ak ledikasyon tounen yon luks, kolera ap fann fwa l, paske li pa gen dlo potab pou l bwè. Peyi a depann de bon kè konpatriyòt yo nan dyaspora a ak lacharite kominote entènasyonal la pou chen pa tranpe kasav pou li.
Delege ak zanmi envite yo, pwoblèm yo anpil, e moun ki pase sou pouvwa a pat fè travay yo kòm sa dwa. Kidonk, bagay la mangonmen. Men OPL pap fè bak devan reskonsablite l. Jan l toujou fè sa, OPL ap itilize tout resous li genyen pou fè deba piblik la vanse, epi tou bay vizyon l sou direksyon peyi a dwe pran pou l rive sòti nan katyouboumbe kote l trouve l jounen jodi a.
OPL balanse li pa tonbe!
OPL djanm !
OPL la pi rèd !
OPL ap toujou la !
OPL frape Tanbou Rasanbleman an !
Konbit Pou Rebati Ayiti deja Kòmanse !
Men Tanbou, si w tande, rasanble yo souple !

Mèsi anpil pou sipò nou bay Pati a jounen jodi a, e mèsi anpil tou pou solidarite nou pral kontinye fè ak li !!!

Les Cayes, le 28 aoû 2011

Prédominance de Bill Clinton en Haïti

Prédominance de Bill Clinton en Haïti
Prédominance de Clinton, le facétieux, qui n’en finit pas de jouer des tours pendables : choix du président Martelly,Ubu Roi , et du Chef de gouvernement Conille, Premier ministre fabulateur .
Pour saisir une telle prédominance, euphémisme pour gouvernance, nettement à contre- courant du ressentiment populaire causé par l’incessant appui américain à nos dictatures, il faut remonter à son origine, à ses retombées économiques et politiques.
Origine et retombées économiques
Rétablissement d’Aristide au pouvoir à la suite d’un envoi de 20 000 soldats américains dépêchés en 1994 par Clinton Président des EU ( 2e occupation demandée cette fois-ci par le président d’Haïti) .Sous couvert du rétablissement de la démocratie, l’imposition du renforcement du néolibéralisme avec ses deux tentacules : privatisation des entreprises publiques et globalisation de la main-d’œuvre bon marché. La première étape : exiger d’Aristide la réduction du tarif douanier à l’importation (de 30 -40 % à 0-3%). Abaissement permettant au riz américain de se vendre moins cher que le riz haïtien, rendant ce dernier incompétitif, selon le propre aveu de Clinton. Cette réduction n’ a pas seulement déstabilisé la production du riz, du sucre, du maïs, des vivres alimentaires en général, de la volaille, des fruits , mais aussi l’industrie de la confection des chaussures, des vêtements, etc…, c’est-à-dire toute la production nationale haïtienne.
Retombées politiques
Au niveau national . L’accueil chaleureux fait à Clinton par Aristide comme un sauveur de la démocratie et un libérateur a contribué à une popularité immédiate, grâce à laquelle il a été choisi plus tard comme le représentant spécial de l’ONU et par la suite co-président (en somme président) de la Commission Intérimaire de la Reconstruction d’Haïti après le séisme du 12 janvier 2010.
Au niveau international. Sa capacité d’attirer des milliards de dollars américains de gouvernements et de donateurs étrangers n’a fait qu’accroître sa popularité . Sa position et celle de sa femme Hillary, secrétaire d’Etat du gouvernement d’Obama, vont permettre à ce couple de choisir le président d’Haïti et le Premier ministre .
L’ occupation d’Haïti en 2004 est considérée par beaucoup comme la sempiternelle revanche contre Haïti, le pays qui en 1804 a défait le colonialisme , aboli l’esclavage et créé, par les armes, l’indépendance d’un peuple noir. Cette même politique revancharde contre Cuba qui, en 1959, a défait le néocolonialisme, la mafia américaine dans ce pays et créé un socialisme au cœur de l’Amérique . Une politique qui depuis 50 ans impose un embargo (crime contre l’humanité) pour la déstabilisation de l’économie cubaine et ainsi prôner l’échec du socialisme. L’embargo n’ayant pas fait le changement de régime escompté, un nouveau projet est mis sur pied : the Roots of Hope( les Racines de l’Espoir) dont l’objectif est d’inciter les jeunes cubains à initier le printemps cubain. Voyons comment la troisième occupation de 2004 par la MINUSTHA encore en place est possible à cause de la carence de l’opposition.
Carence de l ‘opposition: partis politiques et associations paysannes-organisations populaires progressistes.
Les partis politiques et la société civile qui, en 1986 avaient le potentiel d’un développement politique capable de leur gagner l’appui d’ un secteur populaire, ont sombré dans la lutte pour le pouvoir et ont été cooptés par divers gouvernements. Les différentes élections auxquelles ils ont participé ont montré l’insignifiance de leurs rôles et de leurs leaders
Par contre les associations paysannes et organisations populaires nourrissent l‘espoir d’un vrai changement. Leurs manifestations bien structurées et visibles dans les rues ou autres lieux publics ont donné des résultats . Elles ont empêché la réalisation du projet de la production de jatropha pour les agrocarburants, assuré le rejet des semences Monsanto génétiquement modifiées, capables de causer un tort irréparable à l’agriculture locale. Pris position contre la MINUSTAH responsable de viols, d’abus sexuels et du choléra, dénoncé la composition et les desseins de la Commission Intérimaire de la Construction d’Haïti (CIRH) . Malheureusement elles sont incapables jusqu'à présent de constituer un front commun. Une institution politique offrant un plan de développement alternatif durable pour la mobilisation des masses en proie aux promesses surannées des sauveurs. Une institution représentant un interlocuteur valable face à un gouvernement déprédateur et incohérent imposé par l’étranger. Clinton, à la suite de la destruction de la production nationale d’Haïti, annonce, dans le cadre de la Reconstruction, l’exemple de ce pays devenu le premier à connexion sans fil dans le monde. Le paysan le plus isolé aura son portable et pourra s’instruire en ligne ! Il choisit un Premier ministre qui présente une politique générale aussi mirobolante ou attrape-nigauds que les déclarations de son patron. Jetons-y un coup d’œil .
Déclaration de politique générale
Un nombre impressionnant et détaillé de projets de construction de routes ,d’installation d’échangeurs auto-routiers et de bretelles, de ponts, d’endiguement des rivières, de désenclavement de routes, de système électronique pour l’électrification, de systèmes d’irrigation(30000 ha à réparer, 40000 ha à construire), de scolarisation universelle, de santé, de reboisement de 15 000 à 20 000 ha par an, de résolution de la problématique des personnes déplacées en 5 ans, de construction des édifices publics, d’un taux de croissance de 9% l’an( actuellement négatif), de création d’emplois et marchés publics etc…(Je n’en donne qu’une liste partielle) .
On est en droit de se demander quels sont les calculs qui ont conclu que 600 milliards de Gourdes ( 15 milliards de dollars USA) couvriront la réalisation de ces projets et la formation des cadres en 5 ans , soit 3 milliards de dollars USA l’an. Par ailleurs, des 3 milliards de dollars USA l’an du budget annuel les revenus de l’état ne garantissent que le tiers, les 2 tiers devront provenir des bailleurs de fonds étrangers, soit une dette odieuse de 2 milliards de dollars USA l’an . Prenant en compte différentes définitions de grands économistes mentionnées dans Plate-forme Dette et Développement (www.dette2000.org) on peut dire que « la dette odieuse est celle contractée contre les intérêts de la population d’un Etat (à faible capacité de remboursement) sans son consentement.
Une dette assortie de conditions imposées par le Fonds Monétaire International (ou tout autre créancier) qui rendent le remboursement presque impossible et séquestrent cet Etat dans un endettement permanent ».
Nous avons montré dans plusieurs articles comment l’alliance de la dette et de la corruption a causé le séisme économique qui a précédé le tremblement de terre du 12 janvier 2010 et continue de plus belle. Le gouvernement se compose d’un Premier ministre, de 17 ministres, de 19 secrétaires d’Etat, de 15 directeurs généraux . Le budget est une mangeoire pour grands et petits mangeurs. La galère vogue … sur les eaux tumultueuses de la colère.
Les parlementaires et autres nigauds séduits par une Déclaration de Politique Générale trompe-l’œil n’ y ont vu que du bleu. Mais où sont les économistes et médias haïtiens ? Le gros bons sens populaire s’exprime clairement qui dit : « rat manje kann, zandolit mouri inosan « le rat mange la canne à sucre, mais c’est l’anolis innocent qu’on tue ».
Le peuple veille, se mobilisera et supprimera les révoltantes inégalités.
Franck Laraque
Professeur Emérite, City College, New York