Wednesday, March 28, 2012

HISTOIRE

Cliquez ici pour voir cet e-mail dans votre navigateur
www.claude-ribbe.com
Le plus grand des Dumas, c’est le fils de la négresse. Il a risqué soixante fois sa vie pour la France et est mort pauvre. Une pareille existence est un chef-d’œuvre auquel rien n’est à comparer.
Anatole France
Dimanche 25 mars 2012
11 heures
à
Villers-Cotterêts (Aisne)
devant la tombe du
général Dumas
(cimetière municipal)
Ouverture des cérémonies
du
250e anniversaire de la naissance du
général Dumas
avec la municipalité, les élus,
et les habitants de Villers-Cotterêts
Le cimetière de Villers-Cotterêts est à proximité immédiate de la gare.
Accès depuis Paris par la gare du Nord :
train à 9 h 46. Arrivée à Villers-Cotterêts à 10 h 45.
Retour de Villers-Cotterêts à 13 h 12. Arrivée à Paris à 14 h 12.
Villers-Cotterêts est à 78 km de Paris.
Accès en voiture par l’autoroute A1, puis la nationale 2 direction Soissons.
Le cimetière de Villers-Cotterêts est à proximité immédiate de la gare.
Accès depuis Paris par la gare du Nord : train à 10 h 46. Arrivée à Villers-Cotterêts à 10 h 45. Retour de Villers-Cotterêts à 13 h 12. Arrivée à Paris à 14 h 12.
Villers-Cotterêts est à 78 km de Paris. Accès en, voiture par l’autoroute A1, puis la nationale 2 direction Soissons.
L’association des amis du général Dumas
vous convie à l’ouverture des cérémonies qui commémoreront,
au cours de cette année 2012,
le 250e anniversaire de la naissance de ce grand héros franco-haïtien.
Une vie exemplaire
C’est à Latibolière, près de Jérémie (Haïti) – à l’époque partie française de la colonie de Saint-Domingue – que naquit, le 25 mars 1762, l’esclave Thomas-Alexandre.
Arrivé sans papiers en France, il devait devenir, sous le pseudonyme qu’il avait choisi -Alexandre Dumas- le plus valeureux officier des armées de la Révolution avant d’être limogé, à cause de sa couleur de peau et de ses origines, par Napoléon Bonaparte, lorsque ce dernier remit en vigueur l’esclavage, la traite des Africains et le code noir, pourtant abolis par la Révolution.
Accueilli à Villers-Cotterêts en 1789, le futur général Dumas s’y était fixé en épousant une jeune fille du pays. Leur fils allait devenir l’écrivain français le plus lu dans le monde.
Pour honorer ce père mort lorsqu’il avait quatre ans, le jeune homme, lancé à la conquête littéraire de Paris, reprit le pseudonyme de son père - Alexandre Dumas - et l’immortalisa à travers des chefs-d’œuvre qui ne font que raconter, en filigrane, l’histoire d’un homme discriminé auquel la France n’a jamais rendu ce qu’elle lui devait.
Ainsi, le roman Les Trois Mousquetaires ne fait-il que transfigurer les aventures du général et de ses trois amis (Piston, Espagne et Carrière de Beaumont) au régiment des dragons de la Reine et dans les guerres de la Révolution.
Devenu en juillet 1793 le premier général de l’histoire de France d’origine servile et africaine, il est rapidement promu général de brigade puis, en septembre de la même année, d’armée.
Commandant en chef de l’armée des Pyrénées, puis des Alpes au début de 1794, il fonde les chasseurs alpins (les « chasseurs de la montagne ») et mène à la victoire les troupes de la République contre la coalition austro-sarde au Petit-Saint-Bernard et au Mont-Cenis.
Nommé ensuite commandant en chef de l’armée de l’Ouest, il démissionne avec éclat et au péril de sa vie pour ne pas participer au massacre des Vendéens et marquer sa désapprobation par rapport aux crimes de Carrier et des colonnes infernales du général Turreau.
Après s’être illustré de manière particulièrement héroïque dans la campagne d’Italie sous les ordres de Bonaparte - notamment en défendant seul contre un régiment autrichien le pont de Brixen, ce qui lui vaut les surnoms de «Diable noir», par l’ennemi, et d’Horatius Coclès du Tyrol, par Bonaparte - il participe vaillamment à la campagne d’Égypte avant de s’opposer à l’aspect colonial et antirépublicain de l’expédition.
Demandant à être rapatrié, il est capturé et détenu, et quasiment torturé pendant un an à Tarente.
Après sa libération, il est rayé des cadres de l’armée au moment où Bonaparte, s’étant emparé du pouvoir, rétabli l’esclavage et «blanchit» l’armée française par deux arrêtés secrets.
Au pays des droits de l'homme, Dumas privé de Légion d'honneur depuis 1802 à cause de sa couleur de peau !
En récompense de la bravoure de Dumas lors du débarquement des troupes françaises à Alexandrie, en juillet 1798, Bonaparte avait accordé à celui qui était alors commandant en chef de la cavalerie d’Égypte un sabre. Dumas y tenait beaucoup.
Une telle récompense valait l’admission automatique du général dans l’ordre de la légion d’honneur lorsqu’il fut créé quatre ans plus tard, en mai 1802. Il suffisait d’en faire la demande, ce qu’il fit.
Mais, à la différence de tous ses subordonnés et aides de camp qui, eux, entrèrent dans le nouvel ordre, cette distinction, qu’il méritait plus que tout autre, ne lui fut jamais accordée : à cause de la couleur de sa peau, de ses origines serviles et de ses sentiments républicains.
Au cimetière de Villers-Cotterêts, où il repose aujourd’hui près de sa femme, le général Dumas attend toujours la réponse de la France à une demande formulée en 1802 !
Entre temps, il n’est aucun général français qui n’ait reçu cette récompense. Le seul qui n’y ait pas eu droit avait la peau sombre et il était né esclave.
Bonaparte refusa de verser au général, puis à sa femme, un arriéré de solde qui aurait permis au fils de faire des études. Pour subsister, la veuve dut solliciter l’autorisation de tenir un bureau de tabac à Villers-Cotterêts.
Depuis 2002, Claude Ribbe, épaulé depuis 2006 par l’association des amis du général Dumas qu’il préside, demande un geste au président de la République, grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur pour réparer une injustice que la France, pays d’égalité et de fraternité, ne peut plus aujourd’hui tolérer.
Un geste qui ne coûte rien : que le général Dumas soit admis dans l’ordre national, non par une décision rétrospective, mais parce que tel était son droit en 1802. Un droit qui a été bafoué par la force des préjugés.
Un geste purement symbolique qui consisterait à affirmer solennellement et publiquement que le général est membre de droit de l’ordre depuis 1802 serait déjà une belle avancée.
Jacques Chirac a dédaigné cette demande. Bien plus, le gouvernement Villepin a refusé, en 2006, d’inscrire sur la liste des commémorations nationales le bicentenaire de la mort du héros.
Aujourd’hui, en 2012, à la date du 250e anniversaire de la naissance du général, la situation n’a guère évolué. Pourtant alerté dès septembre 2011, le comité de célébrations nationales a encore refusé d’inscrire l’événement. Peu importe le prétexte allégué. Ce refus a été entériné par le ministre de la Culture.
Le président de la République actuel, parfaitement informé de ce dossier, n’a donné, pour le moment, aucune suite, malgré des courriers reconnaissant les mérites exceptionnels du général Dumas mais indiquant que le sabre accordé en 1798 par Bonaparte n’était pas un sabre d’honneur mais un sabre de récompense et que, par conséquent le général Dumas n’avait aucun droit à la Légion d’honneur, un argument dont la valeur historique est discutable.
Une pétition demandant une compensation pour cette spoliation a été mise en ligne en 2009. Elle a recueilli 7000 signatures venues du monde entier.
Les candidats à la présidentielle 2012 interpellés mais indifférents
Tous les candidats à la présidence de la République ont reçu, en septembre 2011, un questionnaire de l’association leur demandant quelle serait leur attitude pour la réhabilitation du général Dumas après l’élection, notamment au regard de sa demande d’entrée dans l’ordre de la Légion d’honneur. À une écrasante majorité, ils n’ont pas répondu.
Il est triste de constater que les prétendants à la magistrature suprême ne comprennent pas l’importance, pour la cohésion de la nation, de héros républicains aussi exemplaires, rassembleurs et positifs que le général Dumas. Ils devraient au contraire être particulièrement honorés à un moment où beaucoup de jeunes, originaires de contrées que la France, en d’autres temps, a voulu conquérir, asservir ou exploiter, ne trouvent pas de modèles dans les exemples que l’imagerie républicaine leur propose, à l’école, dans les médias ou à la télévision.
À force de ne voir, dans le miroir que leur tend la République, que des figures qui ne leur ressemblent jamais, ils cherchent ailleurs, et pas toujours où il faudrait, leurs modèles et leurs références. On sait où cela peut conduire.
Aujourd’hui, plus que jamais, la France, a besoin de retrouver les héros et les héroïnes issus de l’histoire de sa diversité. Le général Dumas est, sans conteste, le plus emblématique.
C’est pourquoi, malgré cette incompréhension de la classe politique, l’association continue de lutter. Elle le fera jusqu’à obtenir satisfaction.
Dix ans de lutte
Depuis 2006, relayant les efforts engagés dès 2002 par l’écrivain et cinéaste Claude Ribbe, biographe du général, l’association des amis du général Dumas milite pour que la France reconnaisse officiellement l’apport du général Dumas à son histoire.
Plus généralement, elle s’est fixé pour but la réintégration dans le panthéon national des héros et des héroïnes issus de l’histoire de la diversité française.
Claude Ribbe a rendu hommage au général Dumas à travers de nombreux articles et pas moins de quatre ouvrages publiés : Alexandre Dumas, le dragon de la Reine (2002), l’Expédition (2003), le crime de Napoléon (2005) et surtout Le Diable noir (2008). Il a lui-même adapté ce dernier livre sous forme de documentaire (diffusion sur France 3 en 2009 et sur France 2 en 2010, avec Stany Coppet dans le rôle du général Dumas : 600 000 téléspectateurs).
Il a obtenu que, lors de la mise au panthéon d’Alexandre Dumas à l’automne 2002, une cérémonie prestigieuse soit organisée au Sénat pour le général.
Il a obtenu l’apposition d’une plaque à Villers-Cotterêts en février 2006 sur la maison où mourut de chagrin le général en 1806. Il a eu le plaisir d’en rédiger le texte.
Depuis, devant cette plaque, tous les 10 mai, la commune de Villers-Cotterêts commémore l’abolition de l’esclavage.
Enfin, il a aussi convaincu, en juin 2006, les troupes de montagne et le ministre de la Culture de rendre hommage au général, au col du Petit-Saint-Bernard, là où le héros avait remporté une éclatante victoire en 1794.
L’association des amis du général Dumas épaule et relaie ce combat depuis l’été 2006.
Elle a convaincu la ville de Paris de remettre en place un monument parisien érigé en 1913 place du général-Catroux (17e) et abattu par les collaborateurs en 1943.
Le général Dumas associé au 10 mai
Ce monument, inauguré en avril 2009 et représentant des fers brisés, est désormais l’un des rendez-vous les plus populaires et les plus légitimes de France le jour de l’abolition de l’esclavage.
Depuis 2009, l’armée républicaine, en souvenir de son valeureux général, et pour marquer qu’elle ne reconnaît pas les différences de couleur, s’est associée à cette manifestation.
Depuis 2009, tous les 10 mai, à 18 heures, à l’appel de l’association des amis du général Dumas, plus d’un millier de participants y commémorent solennellement l’abolition, en présence des musiques de l’armée française, de chœurs d’enfants, mais aussi de manière plus festive, à travers les tambours des Antilles et un pique-nique républicain offert aux participants.
La manifestation se poursuit à travers une soirée culturelle dans le grand amphithéâtre Malesherbes de l’Université de Paris-Sorbonne, partenaire depuis 2011 de l’événement.
Le jeudi 10 mai 2012, à 18 heures, place du général-Catroux, les amis du général Dumas, une fois de plus, commémoreront l’abolition.
Cette quatrième édition de la cérémonie sera d’autant plus marquante que, cette fois, on célébrera aussi le 250e anniversaire de la naissance du général et dix ans de lutte pour sa réhabilitation.
En outre, le président de la République élu le 6 mai devrait honorer de sa présence cette manifestation pour rendre enfin l’hommage qui s’impose au général et marquer de sa présence l’année du général Dumas, puisque dorénavant, sous l’égide de l’association, le 10 mai marquera le point de départ d’une année commémorant la mémoire d’un héros méconnu. En 2012-2013, ce sera le général Dumas.
Mais, en attendant le 10 mai prochain, les amis du général Dumas donnent rendez-vous à toutes celles et à tous ceux qui se sentent concernés par ces héros «différents» et emblématiques, oubliés de la République,
à venir se recueillir, avec les habitants de Villers-Cotterêts, sur la tombe du brave général Dumas,
dimanche 25 mars 2012, à 11 heures précises, au cimetière de Villers-Cotterêts,
pour le 250e anniversaire de la naissance de celui dont Anatole France disait :
Le plus grand des Dumas, c’est le fils de la négresse. Il a risqué soixante fois sa vie pour la France et est mort pauvre. Une pareille existence est un chef-d’œuvre auquel rien n’est à comparer.
Documents :
1. Lettre de l’écrivain Alexandre Dumas adressée à des Haïtiens à propos de son père (1838).
«Mes chers compatriotes…
Souvent, j’ai été sollicité à la fois par des amis et par mon propre cœur de faire élever une statue à mon père ; cette statue, faite par l’un des meilleurs artistes de la capitale, grâce aux relations que j’ai avec tous, et à la fourniture que ferait du bronze le gouvernement, ne coûterait pas plus de 20 à 25 000 francs.Voici donc ce que j’ai l’honneur de vous proposer, Messieurs :Une souscription à 1 F serait ouverte parmi les hommes de couleur seulement, quelle que soit la partie du monde qu’ils habitent. A cette souscription ne pourront se joindre, pour les sommes qui leur conviendront, que le roi de France et les princes français, ainsi que le gouvernement d’Haïti, et si, comme il y a tout lieu de le croire, la somme, au lieu de se monter à 25 000 F, se monte à 40 000, on fondrait une seconde statue pour une des places de Port-au-Prince; et alors, j’irais la conduire et l’y ériger moi-même sur un vaisseau que le gouvernement français me donnerait pour l’y emporter. Je ne sais, Messieurs, si la douleur récente que j’éprouve [Alexandre Dumas vient de perdre sa mère] et qui réveille cette vieille et éternelle douleur de la mort de mon père, ne me rend pas indiscret, et ne grandit pas à mes propres yeux les mérites de celui que Joubert appelait la terreur de la cavalerie autrichienne et Bonaparte l’Horatius Coclès du Tyrol ; mais il me semble en tout cas qu’il serait bon que les Haïtiens apprissent à la vieille Europe, si fière de son antiquité et de sa civilisation, qu’ils n’ont cessé d’être français qu’après avoir fourni leur contingent de gloire à la France.
Alexandre Dumas, 5 août 1838 »
2. Dépêche AFP du 25 juin 2002
Paris va retrouver la statue du général Dumas
PARIS. 25 juin (AFP) - La statue du général Dumas, qui ornait jadis une place de Paris, devrait prochainement retrouver son socle, pour "réparer une diversion de l'histoire", selon les termes de l'adjoint au maire à la culture Christophe Girard.
Philippe Séguin, président du groupe RPR au Conseil de Paris, a rappelé mardi lors de la séance du Conseil que le général Thomas-Alexandre Dumas, père de l'auteur des Trois Mousquetaires, avait jadis sa statue sur la "place des Trois Dumas" - devenue place du Général-Catroux, dans le XVllème arrondissement - et qu'elle avait été mise à bas par les nazis.
"C'était un homme de caractère, un des grands généraux de l'armée française, un serviteur d'une république ouverte", a souligné M. Séguin.
Le général Dumas était le fils du marquis Antoine-Alexandre Davy de la Pailleterie et d'une esclave haïtienne, Marie-Céssette Dumas. Son père ayant refusé qu'il entre dans l'armée sous son nom, il avait pris le nom de sa mère. Il était le grand-père de l'autre Alexandre, alias Dumas fils, auteur de la Dame aux Camélias.
M. Séguin a émis le vœu que la statue soit remisé en place, ou que soit édifiée une nouvelle statue. La mairie lui a donné son appui. Estimant par la voix de M. Girard qu"'au nom de la révolution, de la république, des esclaves et de nos compatriotes d'origine africaine, ce serait bien qu'on répare cette diversion de l'histoire".
Le voeu a été voté à l'unanimité par le Conseil. 25!06/02 09 h :59
3. Allocution de Claude Ribbe au Sénat (30 novembre 2002) lors de l’entrée d’Alexandre Dumas au Panthéon
Monsieur le Président du Sénat,Monsieur le Ministre,Messieurs les Présidents,Mesdames et Messieurs les Sénateurs,Mesdames, Messieurs,
Que dirait notre Alexandre Dumas de ces fastes républicains brusquement déployés autour de sa dépouille ? Nul ne le sait. Mais ce qui est sûr, c’est que s’il tenait la plume aujourd’hui, on ne se contenterait pas de dire qu’il est un écrivain. On jugerait utile, pour mieux le qualifier, d’ajouter qu’il est un écrivain «de couleur ». Ce serait un romancier « noir », un auteur « antillais ». On parlerait de sa « créolité », de son «africanité », de sa « négritude », de son « sang noir ». Bref, il aurait quelque chose de différent, de particulier, que sa couleur de peau désignerait et dont il n’aurait jamais la liberté de se défaire. En cette France du XXIe siècle, y aurait-il donc encore des gens pour croire à la « race », à la « pureté du sang » ?Faut-il attendre de tomber en poussière pour ne plus subir le regard des autres ? Faut-il attendre les honneurs posthumes pour ne plus être insulté ? Insulté, Dumas le fut, de la naissance à la mort. Il essuya, avec la dignité propre aux êtres d’exception, les plus sottes offenses. Et la plus douloureuse de ces offenses fut sans doute l’injustice faite à son père, le général républicain Alexandre Dumas, premier du nom. Dès lors, l’hommage éclatant de ce soir doit-il être aussi l’occasion de saluer solennellement la mémoire de ce très grand Français.Car les Alexandre Dumas sont trois et le premier d’entre eux, père de l’écrivain, n’était en naissant qu’un esclave dans la partie française de l’île de Saint-Domingue, aujourd’hui république d’Haïti. Il ne s’appelait pas encore Alexandre Dumas. Il n’avait qu’un prénom -Thomas-Alexandre- et pas de nom de famille car les esclaves n’avaient pas le droit d’en porter. Un esclave : deux cent quarante ans après, avons-nous bien idée de ce que cela veut dire ? Des civilisations bafouées, un continent décimé, la déportation, la cale de ces bateaux bien français qu’on armait dans les ports et pas seulement de Nantes ni de Bordeaux. Le fouet, le viol, l’humiliation, la torture, les mutilations, la mort. Et après la mort, l’oubli.Le roi Louis XIV, en instaurant en 1685 le Code noir, avait juridiquement assimilé les esclaves africains déportés dans les colonies françaises à des biens meubles. Et ce Code noir, ne l’oublions pas, excluait aussi les Juifs et les Protestants de ces mêmes colonies françaises. Dans l’article 13, le roi voulait que «si le père est libre et la mère esclave, les enfants soient esclaves pareillement». Le père de Thomas-Alexandre était Européen -donc libre- mais la mère était esclave africaine et le Code Noir s’appliquait à cet enfant comme à des centaines de milliers d’autres jeunes captifs. En 1775, son père, pour payer un billet de retour dans le bateau qui le ramènerait en Normandie, le mit d’ailleurs en gage, comme on dépose un objet au mont-de-piété. Un an plus tard, le jeune esclave passait en France à son tour mais lorsque son pied toucha le quai du Havre, il n’en fut pas affranchi pour autant. Un principe admirable affirmait pourtant que la terre de France ne porte point d’esclave. Mais il y avait été dérogé par plusieurs textes, qui, tout au long du XVIIIe siècle, avaient rendu de plus en plus difficile la venue et le séjour en France des esclaves antillais et, plus généralement, des hommes et des femmes de couleur. Ainsi, dissimulé sous une fausse identité, le père d’Alexandre Dumas, n’était qu’un «sans-papiers».Bravant ces difficultés, en s’engageant pour huit ans, en qualité de simple cavalier, dans le régiment des Dragons de la reine, il prit un nom de guerre : Alexandre Dumas. On a souvent dit que c’était celui de sa mère. Mais, étant esclave, elle n’avait pas de patronyme et les actes qui la désignent ne parlent d’ailleurs que de son prénom : Césette. Il pourrait bien s’agir alors de son nom africain et ce serait bien honorable pour ce jeune homme d’avoir ainsi rendu hommage à sa mère restée là-bas en servitude.Aux Dragons de la reine, Alexandre Dumas rencontra trois camarades. L’un d’entre eux venait de Gascogne. Les quatre cavaliers restèrent liés par une amitié fidèle et combattirent ensemble pendant les guerres de la Révolution.En 1789, la Déclaration des Droits de l'Homme, contrairement à ce que l’on croit souvent, n’était pas encore universelle. Elle ne concernait que les Européens. Il fallut attendre trois ans pour que des droits soient reconnus aux hommes de couleur libres. Cinq ans pour que l’esclavage soit aboli, en principe, et encore sous la pression d’une révolte qu’on ne pouvait contenir.Alexandre Dumas, après s’être battu avec rage, dès le printemps de 1792, contre l’envahisseur, participa avec son ami Joseph de Bologne (dit chevalier de Saint-George) également né esclave, à la création d’un corps composé d’Antillais et d’Africains : la Légion des Américains. Eux aussi furent des soldats de l’An II. Alexandre Dumas, en moins d’un an, fut le premier homme de couleur à devenir général de division de l’armée française. Accompagné des trois amis qu’il avait rencontrés aux Dragons de la reine, il prit bientôt le commandement de l’armée des Alpes et, bravant la peur, la neige et le froid, emporta les postes inexpugnables du Petit-Saint-Bernard et du Mont-Cenis. Lorsqu’éclata l’insurrection royaliste de 1795, c’est Dumas qu’on appela pour sauver la République. Mais l’essieu de la voiture du général cassa deux fois. On attendait Dumas : ce fut Bonaparte. Celui-là n’était rien encore. Il passait juste par là et il mitrailla les factieux. Dumas le rejoignit et combattit à ses côtés. Ils sauvèrent la République. Mais pour combien de temps ? Ils chevauchèrent jusqu’en Italie. Ils galopèrent jusqu’en Autriche. Sur le pont de Brixen, seul sur sa monture, Dumas pouvait arrêter une armée entière. Jusqu’à Alexandrie, jusqu’aux Pyramides, il se battit encore pour la France.Mais le général Dumas a d’autres titres de gloire : il protesta contre la Terreur, il protégea les prisonniers de guerre, il refusa de participer aux massacres, aux pillages, aux viols et aux tortures perpétrés contre les civils de Vendée, il finit par quitter l’armée d’Egypte, pensant que la République française n’avait pas besoin de ce genre de conquête.Sur le chemin du retour, le général Dumas fut capturé et passa deux ans dans les geôles du roi de Naples où il subit des sévices qui lui laissèrent dans le corps et dans l’âme des séquelles ineffaçables.A son retour en France, c’est un fils que lui donna son épouse. Il l’avait connue à Villers-Cotterêts, en 1789. Leur histoire d’amour commença dans la cour du château où, deux cent cinquante ans plus tôt, un grand roi, d’un coup de plume, avait donné son essor à cette belle langue que l’écrivain Alexandre Dumas honorerait mieux que quiconque.Lorsque l’enfant de 1802 parut, le général était là. D’habitude, Marie-Louise Dumas accouchait seule. La République ne leur avait pas laissé beaucoup de temps pour vivre ensemble. Leur fils était libre, malgré sa couleur de peau. Cette année 1802, qui le vit naître, ne fait pas honneur à la France. Le 20 mai, Napoléon Bonaparte rétablissait l’esclavage. Dans nos livres d’histoire, à l’écran, à la scène, on n’en parle pas volontiers. Il est un peu facile de dire qu’une femme-Joséphine-devrait seule porter la responsabilité de cette décision ignoble qui, aujourd’hui, aux termes d’une loi votée naguère en ces murs, constitue un crime contre l’Humanité. Le 28 mai 1802, à la Guadeloupe, le commandant Louis Delgrès et ses compagnons, pensant avec raison qu’on ne les laisserait pas vivre libres préférèrent mourir. Le lendemain, 29 mai 1802, Napoléon Bonaparte excluait de l’armée française les officiers de couleur, comme en d’autres temps on s’en prendrait aux officiers juifs. Cette mesure d’épuration raciale fut appliquée jusqu’aux élèves de l’Ecole polytechnique. Elle frappa douze généraux dont Toussaint Louverture et Alexandre Dumas. Le 2 juillet 1802, les frontières de la France se fermèrent aux hommes et aux femmes de couleur, même libres. L’année suivante, le 8 janvier 1803, quelques semaines avant que le général Toussaint Louverture n’expire, privé de soins, dans la citadelle la plus glaciale de France, les mariages furent proscrits entre fiancés dont la couleur de peau était différente. C’est sur ce terreau écoeurant que purent s’épanouir les théories françaises des Vacher de Lapouge et autres Gobineau qui furent, au siècle suivant, les inspirateurs de la barbarie nazie.Bonaparte s’acharna, allant jusqu’à refuser de payer au général Dumas un arriéré de solde qu’il lui devait pourtant. Le héros, trop sensible, mourut de chagrin en 1806. Sa veuve, sans ressources, qualifiée de «femme de couleur» pour avoir épousé un ancien esclave, n’eut droit à aucune pension. Le jeune orphelin n’alla pas au lycée. Le général Dumas ne fut jamais décoré, même à titre posthume. Les généraux de couleur n’avaient pas droit à la Légion d’honneur.Aujourd’hui, d’aucuns ont du mal à accepter que l’histoire d’un brave à la peau plus sombre que la leur ait pu inspirer l’écrivain français le plus lu dans le monde. Leurs préjugés les empêchent tout-à-fait d’imaginer un d’Artagnan noir.Alors faut-il s’étonner si la statue du général Dumas, abattue par les nazis en 1943, n’est toujours pas remise à sa place ? Faut-il s’étonner si notre langue magnifique est souillée encore par ces mots qu’inventèrent les négriers ? Le mot de mulâtre par exemple, qui désigne à l’origine le mulet, une bête de somme hybride et stérile. Sans doute pour dire que les enfants de ceux dont les épidermes ne sont pas assortis feraient offense à la nature.Mais à présent, n’est- ce pas le moment d’un coup de théâtre ? L’heure n’est-elle pas venue de jeter bas les masques ? L’heure de dire la vérité à qui voudra bien l’entendre. Quelle vérité ? Eh bien, tout simplement, que les Dumas étaient originaires d’Afrique et que la France en est fière.Mais si nous disons cela, chaque fois qu’un étranger frappera à notre porte, ne faudra-t-il pas se demander quand même, avant de la lui claquer au nez, si ce n’est pas le héros que la République appellera peut-être bientôt à son secours, s’il ne sera pas un jour le père d’un génie de l’Humanité ? L’Humanité : une, indivisible et fraternelle comme cette République que le général Alexandre Dumas aimait tant.
4. Dépêche AFP 10 mai 2009.
"La mémoire n’est rien si elle n’est pas dans le même temps une prise de conscience (. . . ). Elle est importante car elle est valeur d’enseignement pour les générations à venir", a déclaré à Bordeaux, la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie lors de l’inauguration d’une exposition permanente consacrée au commerce atlantique et à l’esclavage.
"On se grandit à regarder son passé en face, en assumant ses parts d’ombres et ses aspérités, en rejetant la tentation de l’oubli", a-t-elle ajouté, en présence du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo.
"Nos ancêtres méritent plus qu’une commémoration. Il y a eu un préjudice moral, spirituel, physique, dont nous subissons encore les conséquences", a de son côté déclaré, au cours d’une manifestation à Paris, la vice-présidente du Collectif des filles et fils d’Africains déportés, Joby Valente.
Le président du comité Organisation 10 mai, Théo Lubin, a demandé en défilant à Paris, aux côtés de 800 à 1. 000 personnes, selon les organisateurs, que "le 10 mai devienne férié, que les rues qui portent le nom d’un négrier soient débaptisées et que les manuels scolaires intègrent l’histoire de l’esclavagisme".
Parallèlement, une centaine de personnes se sont rassemblées à Paris devant le monument en hommage au général afro-antillais Alexandre Dumas, place du Général Catroux (17ème), pour commémorer l’abolition de l’esclavage.
Une minute de silence a été observée pour honorer la mémoire des victimes de l’esclavage. Une adjointe au maire de Paris chargée de la mémoire, Catherine Vieu-Charier, a déposé une gerbe, comme les manifestants qui, une fleur à la main se sont recueillis au pied du monument représentant des fers d’esclaves brisés.
Le président de l’association des amis du général Dumas, l’écrivain Claude Ribbe, a déploré l’absence du président Nicolas Sarkozy et "la volonté de l’Etat d’en finir avec la commémoration officielle de l’esclavage", appelant à "continuer à (se) battre".
"Cette journée est utile pour comprendre enfin que la prospérité indéniable de la France contemporaine doit beaucoup aux esclaves victimes d’un crime qu’il faut commémorer", a-t-il estimé.
Pour sa part, le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé a indiqué que l’inauguration de salles consacrées à la question de l’esclavage au sein du musée d’Aquitaine "est le fruit d’un long mûrissement".
"Il y a quinze ans, évoquer à Bordeaux la traite négrière et l’esclavage, n’allait pas de soi", a souligné l’ancien Premier ministre.
"La société dans son ensemble demeurait indifférente, pour ne pas dire réticente. Pour faire évoluer les esprits, il a fallu du temps", a-t-il expliqué.
Bordeaux, deuxième port français de la traite négrière après Nantes, fut le point de départ entre 1672 et 1837 de près de cinq cents expéditions maritimes pour déporter d’Afrique quelque 130. 000 esclaves vers les Antilles.
L’abolition de l’esclavage en 1848 en France est commémoré chaque année le 10 mai depuis 2006. AFP
5. Dépêche AFP 10 mai 2010
La France se dit "déterminée à combattre" l'esclavage moderne
De Emmanuel ANGLEYS (AFP) – 10 mai 2010
PARIS — La France a célébré lundi la 5e Journée nationale contre l'esclavage avec des manifestations à Paris, Nantes et Bordeaux -anciens ports négriers- précédées d'une cérémonie au Sénat au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a exprimé la "détermination" du pays à combattre l'esclavage moderne.
En 2006, l'ancien président Jacques Chirac avait fait du 10 mai une journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions.
L'esclavage a été officiellement aboli en France en 1848.
La date du 10 mai correspond à l’adoption définitive par le Sénat en 2001 de la loi Taubira reconnaissant à l'esclavage des populations d'origine africaine le caractère de crime contre l'humanité.
La France est "déterminée à combattre sans faiblir" l'esclavage moderne, a affirmé le président de la République, Nicolas Sarkozy, dans un message lu par son ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, lors d'une cérémonie au Sénat.
Commémorer l'abolition de la traite et de l'esclavage, "c'est refuser l'oubli pour ces millions d'hommes et de femmes victimes dans leur chair et dans leur âme d'un système fondé sur une injustice séculaire", a-t-il souligné.
L'association SOS Racisme a toutefois dénoncé "l'absence de personnalités politiques de premier plan - président de la République ou Premier ministre - (qui) nuit gravement à la solennité de cette cérémonie".
La France a été le premier pays à reconnaître en 2001 l'esclavage comme crime contre l'humanité. Des historiens et des militants de l'antiracisme poussent d'autres pays européens à faire de même.
Ainsi, la Fondation européenne du mémorial de la traite des Noirs, une ONG de Bordeaux, a annoncé avoir adressé des courriers en ce sens aux chefs de gouvernement de la Grande-Bretagne, du Danemark, des Pays-Bas, du Portugal et de l'Espagne.
L'ONG parle d'un "besoin de reconnaissance" à la mesure d'un "traumatisme encore à vif" et appelle à créer une "journée européenne de la mémoire".
En fin de journée à Paris, quelques centaines de personnes ont participé à une cérémonie de commémoration place du général Catroux (XVIIe arrondissement), devant un mémorial dédié au général Alexandre Dumas, père de l'écrivain, par l'association des amis du général Dumas, la ville de Paris, l'ambassade des Etats-Unis et l'Unesco.
Né esclave en Haïti, le général Dumas est "un héros de l'histoire de France", a souligné l'écrivain Claude Ribbe, président de cette association.
Ce mémorial de 5 m de haut et 5 tonnes représentant des fers brisés est le seul lieu de la capitale à évoquer la mémoire des esclaves.
Après les allocutions et les dépôts de gerbes, la phalange musicale, Musique principale de l'armée de terre, une chorale des écoles de la ville de Paris et 40 tambours du groupe Miyo de Dominique Tauliaut ont rendu hommage à Alexandre Dumas père, premier général de couleur de l'armée française et, à travers lui, à tous les esclaves.
A Nantes, principal port négrier français du XVIIème au XIXème siècle et qui se flatte d'être la première ville à avoir brisé le tabou sur son passé, la première pierre d'un mémorial dédié à l'abolition de l'esclavage a été posée.
A Bordeaux, le maire UMP Alain Juppé a présidé au parc Toussaint Louverture une cérémonie pour "dire la vérité" sur le passé de "port négrier" de la ville, évoquant cette "tache sur la mémoire de Bordeaux", cette histoire "honteuse, parfois occultée".
6. Courrier adressé par l’association des amis du général Dumas, le 27 septembre 2011 à tous les candidats à l’élection présidentielle de 2012
L’association des amis du général Dumas, créée en 2006, se propose de valoriser la mémoire du général Alexandre Dumas (Thomas-Alexandre Davy de La Pailleterie dit Dumas) né esclave à Jérémie (aujourd’hui République d’Haïti) en 1762, mort libre à Villers-Cotterêts en 1806, héros de la Révolution française, premier général français d’origine afro-antillaise, père de l’écrivain français le plus lu dans le monde.
D’une manière plus extensive, l’association œuvre pour que les personnages remarquables de l’histoire de France issus de la « diversité » - aussi nombreux que méconnus - reprennent la place qu’ils méritent dans le panthéon national.
L’écrivain Claude Ribbe, biographe du général Dumas, avait obtenu qu’un hommage particulier et solennel au général Dumas soit rendu au Sénat en 2002, en ouverture de l’entrée au Panthéon de l’écrivain Alexandre Dumas.
L’association a obtenu en 2009 qu’un monument évoquant le général Dumas soit installé à Paris (place du général-Catroux 17e) à la place d’une statue érigée en 1913 et abattue par les collaborateurs en 1943. C’est devant ce monument que, tous les 10 mai, depuis le 10 mai 2009, se déroule une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage, co-organisée par la ville de Paris et l’association des amis du général Dumas. Cette cérémonie, très populaire, rassemble un millier de participants. Depuis 2009, elle a bénéficié du concours de l’armée française.
L’association œuvre à présent pour que le général Dumas, écarté dès 1802 de l’ordre national de la Légion d’honneur, en raison de sa couleur de peau et de ses origines - alors qu’il en était membre de plein droit et qu’il avait fait une demande dans ce sens - y soit admis d’une manière ou d’une autre. Plusieurs requêtes ont été adressées depuis 2002 au Président de la République : requêtes d’abord individuelles de l’écrivain Claude Ribbe ensuite relayées par l’association qu’il a fondée en 2006. Ces requêtes, reçues par M. Jacques Chirac, puis par M. Nicolas Sarkozy, sont restées jusqu’à présent sans effet. Il convient de rappeler qu’Alexandre Dumas est le seul général français depuis 1802 jusqu’à nos jours qui ait été privé de Légion d’honneur. Tous ses aides de camps ont été admis dans cet ordre.
L’association des amis du général Dumas préconise enfin la création d’un centre Dumas, consacré aux personnages remarquables de l’histoire de la « diversité ». Ce centre pourrait être rattaché au futur musée de l’histoire de France.
À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance du général Dumas, en 2012, l’association adresse à tous les candidats - déclarés ou probables - à l’élection présidentielle le questionnaire suivant, dont les réponses seront rendues publiques quelques semaines avant le premier tour de scrutin. Les candidats n’ayant pas répondu seront censés n’être intéressés ni par le général Dumas ni par les héros de l’histoire de France issus de la « diversité ».
Ce questionnaire est également destiné, pour les candidats qui l’accepteront, à préparer une interview filmée, dans le cadre d’un documentaire consacré aux personnages remarquables de l’histoire de la «diversité».
1°/ Pensez-vous que la valorisation des personnages remarquables de l’histoire de France issus de la « diversité » soit une manière de renforcer le lien social, notamment pour les jeunes issus de l’immigration qui sont privés des héros et héroïnes positifs qui leur ressemblent ?
2°/ De quelle manière concrète pensez-vous rendre leur place, dans le panthéon national, aux héros et héroïnes de l’histoire de France issus de la «diversité» ?
3°/ Pensez-vous qu’il soit possible d’inscrire cette démarche dans un lieu de mémoire particulier tel qu’un musée ou un établissement culturel spécifique - un centre Dumas par exemple - éventuellement rattaché au futur musée de l’histoire de France et quels moyens concrets prévoyez-vous pour y parvenir ?
4°/ Comment envisagez-vous de rendre hommage au général Alexandre Dumas en 2012, dans le cadre du 250e anniversaire de sa naissance ?
5°/ Quelles suites, concrètes ou symboliques, pensez-vous donner à la demande du général Dumas, pendante depuis 1802, d’admission dans l’ordre national de la Légion d’honneur ?
Désinscription / Changer d'adresse e-mail Powered par YMLP
.displayMessage .msgBody a {text-decoration: underline; color:blue; cursor: pointer;}

© 2012 AOL Inc. All Rights Reserved
Accessible VersionStandard VersionTerms of ServicePrivacy PolicyAbout Our AdsContext Sensitive Shortcuts
lafondation@aol.com

No comments:

Post a Comment