Méthode suggérée :
Les
domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique
à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe
multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le
savoir
disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en
s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE
TRADITIONNELS Alex
Duquella 20 sept 2012
Quelques notes repères
A chaque
domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire, de connaissances empiriques et de
connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier
manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de
résoudre des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire
est la routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine
particulier qui nous rend particulièrement performant.
Savoir-faire
devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.
Manier
l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art
avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga
insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil
adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.
Domaines :
Agriculture, polyculture, rotation,
engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,
Médecine, thé, infusion, massage,
« rale », simple lié à réflexologie,
Métallurgie, or, cuivre, acier,
aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,
Les taïnos pratiquaient la métallurgie de
l’or
Pêche, les nuages dans le ciel signalent
la pêche qui sera bonne
Élevage, croisement, maquignon,
dompteur, vétérinaire,
Elevage dans des domaines variés,
volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,
Construction, de maison, en bois, en
terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur,
jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur,
cordeur,
Construction marine, bois fouye, pipirite,
Architecture, ville, campagne
Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,
Art, arts plastiques, peinture,
sculpture, gravure, céramique,
Artisanat, de toute sorte, artisanat
d’art, artisanat utilitaire
Langue créole, les proverbes,
les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,
Musique, les instruments, les rythmes,
les chants, musicien chanteur
Transport, à pied, à dos de
bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion
Les routes et voies
de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente,
ponts, gués, viaduc,
Connaissance du
territoire,
montagnes, plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer,
marais salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe
Outillage, outil en pierre,
en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline,
machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron
ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la
masse
Armement, pierre, bois,
métal, armurier
Nourriture, cuisinier
Habillement, textile, coton,
pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la
brise. Couturier, modiste, designer,
Ameublement, hamac, dodine,
chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier,
bucheron, charbonnier…
Unités de poids et
mesures, poids,
volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force,
température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur,
Mystique,
Relation entre les
règnes, minéral,
végétal, animal, humain
Equilibre dans la
nature, flore,
faune
Les éléments air, feu, eau, terre
Croisement de race,
de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel, « tout moun se
moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.
Les bases de
l’union, de la solidarité.
Notre tradition de résistance,
vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le
marronage.
Nos faiblesses, préjugé,
acculturation « fè makak » copier, « sove patat »,
« grese pat »
Les deux mondes, deux peuples, deux
cultures
Avons-nous une culture propre ? La
culture créole.
Le savoir-faire prend des formes
variées :
Savoir faire, savoir vivre, savoir se
battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir
prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre
soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,
Règles de savoir vivre dans notre milieu.
Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation
avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun,
tout moun se moun. » Honneur, respect !
Le savoir-faire s’exerce dans chaque
matériau.
Coton, matelassier, métier à
tisser, tisserand
Cuir : cordonnier, sellier,
gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures
Paille, chapellier,
Bois, « tambouyé », manche pour
houe, pique, hache,
La maison : maîtresse, bonne,
cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de
fatras,
Marchande de lait,
de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann
akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec
les nouveaux développements
Canzo, la cuisinière prend le charbon
rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud
jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou
vertes insuffisantes.
Les Jérémiens à force d’observer les
bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans
l’armée de devenir de bons tireurs.
Le tireur de bâton arrive à parer les
coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la
position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le
danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le
font.
Le savoir-faire s’exprime dans la
connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore
on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.
Ou encore des personnes dans des
positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la
société, la grand-mère, pleine de ressources.
Comment se fait l’acquisition de la
connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité,
l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision.
Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.
Ex : maître d’arme en bâton,
(entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire,
« aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.
Comment reconnaître la bonne bête
(poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon
filon,
Comment attirer la reine d’abeille pour
faire la ruche,
Le savoir-faire couvre l’aspect physique,
tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,
Comment reconnaître la bonne femme, la
croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.
Comment reconnaître l’intelligence, la
vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »
Le langage des yeux. On voit l’intention
dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave
baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur.
Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les
intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de
signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute
vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa
bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.
Attentif aux changements dans
l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de
connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer
Le savoir-faire
traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité
de la société.
Quelques
exemples :
Agriculture la
petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis
l’arrivée des conquérants espagnols.
Les formes de culture et d’industrie
varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à
bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie
pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à
partir du jus de canne. Production de
rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités
connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.
Métiers associés,
agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie,
de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions,
mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la
guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron
Les instruments, houe, piquois, machette,
charrue, marteau, serpette, hache,
Instruments de mesure le densimètre,
quantité en poids en volume, liquide.
Mots associés, cheminées tirant d’air,
clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,
Exemples : le moulin traditionnel
extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie
Barbancourt pulvérise la bagasse dans
une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe
jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient
assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les
moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.
Le technicien de Léogane a écouté avec
sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la
guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans
le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de
Barbancourt.
Le petit moulin à bête et la chaufferie
toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les
rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition
sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les
chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le
responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des
chaudières par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique
coulées en fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la
question, le sirop est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent.
La plaine est boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop
avec des cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse
est venue avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop
pour les acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les
problèmes sont résolus.
Coupeur de canne, la canne coupée se met
en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une
journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs
arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou
quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.
Relation l’homme et la technique. Une
phrase célèbre dit « Le travail
c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à
la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur
en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux
jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un
savoir-faire et une expérience derrière ce titre.
Forgeron « travay machòkèt ».
Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe technique,
forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre s’appelait
Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant de finesse
est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus en esclavage
à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail des métaux.
Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave était
capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de forge lié
à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens n’ont pas
beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à talents ».
La tradition de métier est forte chez nous.
Pour les élèves fréquentant l’école telle
qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée
avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier
manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette
attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise
existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.
Les métiers du bois pour aboutir aux
canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec
dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans
la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.
Les taïnos faisaient des canoës en bois
fouillé
pouvant
prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës
prenant 12 à 15 personnes. Sur
l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent
transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu
permettent de creuser le tronc d’arbre.
Les charpentiers marins de la Grand Anse
se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec
des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc
circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les
arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour
obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à
Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant
d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces
marins est une routine.
Spécialité :
Pite, café, cacao, banane, céréale, riz,
maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate
Elevage : bœuf, volaille, cabrit,
porc,
Fruit,
Légume,
Autres exemples :
Nous pratiquons la cueillette dans les
arbres fruitiers. La cueillette se fait
de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On
grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour
cueillir davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire
augmente.
Nous aimons la noix de coco. Il faut
grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble
naturelle.
Le chou palmiste est bien agréable. Il
faut encore savoir grimper avec des cordes.
Le nageur expérimenté utilise le courant
à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la
poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en
respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et
flotte.
Médecine santé
Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin
feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur,
dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de
santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,
cercle de la connaissance que l’on va
essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui
prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une
contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que
nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple
dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir
traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier,
de création…
Enfin de compte seul notre peuple branché
pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition
légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le
penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement
il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire
sont exécutées de façon automatique. Ce n’est
pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est
comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique
représente une gageure, un défi à relever.
Il s’agit là d’un travail extrêmement
intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la
« soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très
peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir, d’expériences
pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos proverbes, ou dans le
savoir-faire populaire.
Exemple
« Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi
gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais
associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de
Newton pour exprimer la pesanteur.
Méthode suggérée :
Les
domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique
à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe
multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le
savoir
disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en
s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE
TRADITIONNELS Alex
Duquella 20 sept 2012
Quelques notes repères
A chaque
domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire, de connaissances empiriques et de
connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier
manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de
résoudre des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire
est la routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine
particulier qui nous rend particulièrement performant.
Savoir-faire
devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.
Manier
l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art
avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga
insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil
adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.
Domaines :
Agriculture, polyculture, rotation,
engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,
Médecine, thé, infusion, massage,
« rale », simple lié à réflexologie,
Métallurgie, or, cuivre, acier,
aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,
Les taïnos pratiquaient la métallurgie de
l’or
Pêche, les nuages dans le ciel signalent
la pêche qui sera bonne
Élevage, croisement, maquignon,
dompteur, vétérinaire,
Elevage dans des domaines variés,
volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,
Construction, de maison, en bois, en
terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur,
jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur,
cordeur,
Construction marine, bois fouye, pipirite,
Architecture, ville, campagne
Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,
Art, arts plastiques, peinture,
sculpture, gravure, céramique,
Artisanat, de toute sorte,
artisanat d’art, artisanat utilitaire
Langue créole, les proverbes,
les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,
Musique, les instruments, les rythmes,
les chants, musicien chanteur
Transport, à pied, à dos de
bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion
Les routes et voies
de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente,
ponts, gués, viaduc,
Connaissance du territoire, montagnes,
plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer, marais
salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe
Outillage, outil en pierre,
en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline,
machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron
ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la
masse
Armement, pierre, bois,
métal, armurier
Nourriture, cuisinier
Habillement, textile, coton,
pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la
brise. Couturier, modiste, designer,
Ameublement, hamac, dodine,
chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier,
bucheron, charbonnier…
Unités de poids et
mesures, poids,
volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force,
température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur,
Mystique,
Relation entre les
règnes, minéral,
végétal, animal, humain
Equilibre dans la
nature, flore,
faune
Les éléments air, feu, eau, terre
Croisement de race,
de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel, « tout moun se
moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.
Les bases de
l’union, de la solidarité.
Notre tradition de résistance,
vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le
marronage.
Nos faiblesses, préjugé,
acculturation « fè makak » copier, « sove patat »,
« grese pat »
Les deux mondes, deux peuples, deux
cultures
Avons-nous une culture propre ? La
culture créole.
Le savoir-faire prend des formes
variées :
Savoir faire, savoir vivre, savoir se
battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir
prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre
soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,
Règles de savoir vivre dans notre milieu.
Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation
avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun,
tout moun se moun. » Honneur, respect !
Le savoir-faire s’exerce dans chaque
matériau.
Coton, matelassier, métier à
tisser, tisserand
Cuir : cordonnier, sellier,
gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures
Paille, chapellier,
Bois, « tambouyé », manche pour
houe, pique, hache,
La maison : maîtresse, bonne,
cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de
fatras,
Marchande de lait,
de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann
akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec
les nouveaux développements
Canzo, la cuisinière prend le charbon
rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud
jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou
vertes insuffisantes.
Les Jérémiens à force d’observer les
bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans
l’armée de devenir de bons tireurs.
Le tireur de bâton arrive à parer les
coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la
position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le
danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le
font.
Le savoir-faire s’exprime dans la
connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore
on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.
Ou encore des personnes dans des
positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la
société, la grand-mère, pleine de ressources.
Comment se fait l’acquisition de la
connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité,
l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision.
Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.
Ex : maître d’arme en bâton,
(entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire,
« aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.
Comment reconnaître la bonne bête
(poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon
filon,
Comment attirer la reine d’abeille pour
faire la ruche,
Le savoir-faire couvre l’aspect physique,
tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,
Comment reconnaître la bonne femme, la
croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.
Comment reconnaître l’intelligence, la
vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »
Le langage des yeux. On voit l’intention
dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave
baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur.
Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les
intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de
signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute
vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa
bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.
Attentif aux changements dans
l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de
connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer
Le savoir-faire
traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité
de la société.
Quelques exemples :
Agriculture la
petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis
l’arrivée des conquérants espagnols.
Les formes de culture et d’industrie
varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à
bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie
pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à
partir du jus de canne. Production de
rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités
connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.
Métiers associés,
agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie,
de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions,
mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la
guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron
Les instruments, houe, piquois, machette,
charrue, marteau, serpette, hache,
Instruments de mesure le densimètre,
quantité en poids en volume, liquide.
Mots associés, cheminées tirant d’air,
clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,
Exemples : le moulin traditionnel
extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie
Barbancourt pulvérise la bagasse dans
une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe
jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient
assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les
moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.
Le technicien de Léogane a écouté avec
sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la
guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans
le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de
Barbancourt.
Le petit moulin à bête et la chaufferie
toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les
rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition
sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les
chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le
responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des chaudières
par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique coulées en
fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la question, le sirop
est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent. La plaine est
boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop avec des
cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse est venue
avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop pour les
acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les problèmes
sont résolus.
Coupeur de canne, la canne coupée se met
en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une
journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs
arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou
quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.
Relation l’homme et la technique. Une
phrase célèbre dit « Le travail
c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à
la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur
en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux
jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un
savoir-faire et une expérience derrière ce titre.
Forgeron « travay machòkèt ».
Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe
technique, forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre
s’appelait Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant
de finesse est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus
en esclavage à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail
des métaux. Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave
était capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de
forge lié à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens
n’ont pas beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à
talents ». La tradition de métier est forte chez nous.
Pour les élèves fréquentant l’école telle
qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée
avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier
manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette
attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise
existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.
Les métiers du bois pour aboutir aux
canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec
dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans
la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.
Les taïnos faisaient des canoës en bois
fouillé
pouvant
prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës
prenant 12 à 15 personnes. Sur
l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent
transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu
permettent de creuser le tronc d’arbre.
Les charpentiers marins de la Grand Anse
se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec
des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc
circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les
arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour
obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à
Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant
d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces
marins est une routine.
Spécialité :
Pite, café, cacao, banane, céréale, riz,
maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate
Elevage : bœuf, volaille, cabrit,
porc,
Fruit,
Légume,
Autres exemples :
Nous pratiquons la cueillette dans les
arbres fruitiers. La cueillette se fait
de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On
grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour cueillir
davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire augmente.
Nous aimons la noix de coco. Il faut
grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble
naturelle.
Le chou palmiste est bien agréable. Il
faut encore savoir grimper avec des cordes.
Le nageur expérimenté utilise le courant
à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la
poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en
respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et
flotte.
Médecine santé
Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin
feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur,
dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de
santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,
cercle de la connaissance que l’on va
essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui
prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une
contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que
nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple
dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir
traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier,
de création…
Enfin de compte seul notre peuple branché
pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition
légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le
penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement
il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire
sont exécutées de façon automatique. Ce n’est
pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est
comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique
représente une gageure, un défi à relever.
Il s’agit là d’un travail extrêmement
intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la
« soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très
peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir,
d’expériences pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos
proverbes, ou dans le savoir-faire populaire.
Exemple
« Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi
gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais
associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de
Newton pour exprimer la pesanteur.
Méthode suggérée :
Les
domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique
à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe
multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le
savoir
disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en
s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE
TRADITIONNELS Alex
Duquella 20 sept 2012
Quelques notes repères
A chaque
domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire, de connaissances empiriques et de
connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier
manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de résoudre
des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire est la
routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine particulier qui
nous rend particulièrement performant.
Savoir-faire
devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.
Manier
l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art
avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga
insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil
adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.
Domaines :
Agriculture, polyculture, rotation,
engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,
Médecine, thé, infusion, massage,
« rale », simple lié à réflexologie,
Métallurgie, or, cuivre, acier,
aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,
Les taïnos pratiquaient la métallurgie de
l’or
Pêche, les nuages dans le ciel signalent
la pêche qui sera bonne
Élevage, croisement, maquignon,
dompteur, vétérinaire,
Elevage dans des domaines variés,
volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,
Construction, de maison, en bois, en
terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur,
jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur,
cordeur,
Construction marine, bois fouye, pipirite,
Architecture, ville, campagne
Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,
Art, arts plastiques, peinture,
sculpture, gravure, céramique,
Artisanat, de toute sorte,
artisanat d’art, artisanat utilitaire
Langue créole, les proverbes,
les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,
Musique, les instruments, les rythmes,
les chants, musicien chanteur
Transport, à pied, à dos de
bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion
Les routes et voies
de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente,
ponts, gués, viaduc,
Connaissance du
territoire,
montagnes, plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer,
marais salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe
Outillage, outil en pierre,
en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline,
machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron
ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la
masse
Armement, pierre, bois,
métal, armurier
Nourriture, cuisinier
Habillement, textile, coton,
pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la
brise. Couturier, modiste, designer,
Ameublement, hamac, dodine,
chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier,
bucheron, charbonnier…
Unités de poids et
mesures, poids,
volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force,
température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur,
Mystique,
Relation entre les
règnes, minéral,
végétal, animal, humain
Equilibre dans la
nature, flore,
faune
Les éléments air, feu, eau, terre
Croisement de race,
de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel, « tout moun se
moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.
Les bases de
l’union, de la solidarité.
Notre tradition de résistance,
vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le
marronage.
Nos faiblesses, préjugé,
acculturation « fè makak » copier, « sove patat »,
« grese pat »
Les deux mondes, deux peuples, deux
cultures
Avons-nous une culture propre ? La
culture créole.
Le savoir-faire prend des formes
variées :
Savoir faire, savoir vivre, savoir se
battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir
prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre
soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,
Règles de savoir vivre dans notre milieu.
Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation
avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun,
tout moun se moun. » Honneur, respect !
Le savoir-faire s’exerce dans chaque
matériau.
Coton, matelassier, métier à
tisser, tisserand
Cuir : cordonnier, sellier,
gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures
Paille, chapellier,
Bois, « tambouyé », manche pour
houe, pique, hache,
La maison : maîtresse, bonne,
cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de
fatras,
Marchande de lait,
de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann
akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec
les nouveaux développements
Canzo, la cuisinière prend le charbon
rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud
jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou
vertes insuffisantes.
Les Jérémiens à force d’observer les
bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans
l’armée de devenir de bons tireurs.
Le tireur de bâton arrive à parer les
coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la
position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le
danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le
font.
Le savoir-faire s’exprime dans la
connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore
on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.
Ou encore des personnes dans des
positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la
société, la grand-mère, pleine de ressources.
Comment se fait l’acquisition de la
connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité,
l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision.
Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.
Ex : maître d’arme en bâton,
(entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire,
« aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.
Comment reconnaître la bonne bête
(poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon
filon,
Comment attirer la reine d’abeille pour
faire la ruche,
Le savoir-faire couvre l’aspect physique,
tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,
Comment reconnaître la bonne femme, la
croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.
Comment reconnaître l’intelligence, la
vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »
Le langage des yeux. On voit l’intention
dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave
baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur.
Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les
intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de
signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute
vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa
bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.
Attentif aux changements dans
l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de
connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer
Le savoir-faire
traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité
de la société.
Quelques
exemples :
Agriculture la
petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis
l’arrivée des conquérants espagnols.
Les formes de culture et d’industrie
varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à
bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie
pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à
partir du jus de canne. Production de
rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités
connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.
Métiers associés,
agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie,
de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions,
mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la
guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron
Les instruments, houe, piquois, machette,
charrue, marteau, serpette, hache,
Instruments de mesure le densimètre,
quantité en poids en volume, liquide.
Mots associés, cheminées tirant d’air,
clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,
Exemples : le moulin traditionnel
extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie
Barbancourt pulvérise la bagasse dans
une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe
jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient
assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les
moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.
Le technicien de Léogane a écouté avec
sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la
guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans
le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de
Barbancourt.
Le petit moulin à bête et la chaufferie
toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les
rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition
sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les
chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le
responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des
chaudières par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique
coulées en fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la
question, le sirop est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent.
La plaine est boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop
avec des cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse
est venue avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop
pour les acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les
problèmes sont résolus.
Coupeur de canne, la canne coupée se met
en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une
journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs
arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou
quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.
Relation l’homme et la technique. Une
phrase célèbre dit « Le travail
c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à
la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur
en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux
jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un
savoir-faire et une expérience derrière ce titre.
Forgeron « travay machòkèt ».
Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe technique,
forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre s’appelait
Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant de finesse
est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus en esclavage
à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail des métaux.
Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave était
capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de forge lié
à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens n’ont pas
beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à talents ».
La tradition de métier est forte chez nous.
Pour les élèves fréquentant l’école telle
qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée
avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier
manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette
attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise
existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.
Les métiers du bois pour aboutir aux
canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec
dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans
la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.
Les taïnos faisaient des canoës en bois
fouillé
pouvant
prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës
prenant 12 à 15 personnes. Sur
l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent
transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu
permettent de creuser le tronc d’arbre.
Les charpentiers marins de la Grand Anse
se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec
des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc
circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les
arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour
obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à
Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant
d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces
marins est une routine.
Spécialité :
Pite, café, cacao, banane, céréale, riz,
maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate
Elevage : bœuf, volaille, cabrit,
porc,
Fruit,
Légume,
Autres exemples :
Nous pratiquons la cueillette dans les
arbres fruitiers. La cueillette se fait
de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On
grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour
cueillir davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire
augmente.
Nous aimons la noix de coco. Il faut
grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble
naturelle.
Le chou palmiste est bien agréable. Il
faut encore savoir grimper avec des cordes.
Le nageur expérimenté utilise le courant
à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la
poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en
respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et
flotte.
Médecine santé
Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin
feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur,
dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de
santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,
cercle de la connaissance que l’on va
essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui
prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une
contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que
nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple
dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir
traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier,
de création…
Enfin de compte seul notre peuple branché
pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition
légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le
penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement
il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire
sont exécutées de façon automatique. Ce n’est
pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est
comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique
représente une gageure, un défi à relever.
Il s’agit là d’un travail extrêmement
intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la
« soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très
peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir, d’expériences
pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos proverbes, ou dans le
savoir-faire populaire.
Exemple
« Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi
gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais
associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de
Newton pour exprimer la pesanteur.